Zéro déchet : pourquoi s'emmerder ?

On ne va pas y aller par quatre chemins, vous l'aurez compris, le titre se veut un brin provocateur.

A tous ceux qui n'osent pas franchir le pas, qui pensent que ça ne sert à rien, qui sont sceptiques ou qui manquent de confiance en eux, à tous ceux qui n'ont simplement pas encore eu le déclic, voici 8 bonnes raisons de réduire vos déchets.

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Il n'est pas question du côté tendance ou ludique du zéro déchet, qui est souvent mis en avant dans les médias. Ce n'est pas qu'une question de challenge, qu'une lubie de bobos...

C'est un acte engagé, accessible à tous, nécessaire, qui a des répercussions importantes, notamment pour notre santé.

1. Ne pas jeter notre argent à la poubelle

Argument numéro un s'il en est dans notre société, l'argent.

Prenez votre caddie de supermarché, imaginons que vous puissiez en mesurer le volume. Quelle est la proportion de ce qui finit à la poubelle dans ce caddie ? Tous les emballages représentent une quantité de déchets assez importante. Ces emballages, ces packaging qui ont nécessité un travail de graphiste, de communiquant, une conception, une fabrication, vous lez avez payés. Ils finissent à la poubelle.

Évidemment, les emballages ne sont pas tous inutiles. Ils permettent souvent de conserver les aliments. Mais il est facile de constater que de nombreux produits sont sur emballés sans raison. Une boîte qui contient une barquette en plastique entourée d'un film, puis dans la barquette parfois encore des portions individuelles... Sans compter les aberrations qui se développent dans les rayons : les fruits pelés ré-emballés dans du plastique, la barquette en polystyrène qui contient un goûter composé de biscuits déjà emballés, de gourdes de compote individuelles... A quoi bon ?

Tout ce plastique, tous ces emballages vous ont été indirectement facturés et vous les jetez.

De même pour les babioles non alimentaires : les petits jouets en plastique fragile, les objets à usage unique (pailles, vaisselle jetable, ballons de baudruche...). Voués à une utilisation très limitée dans le temps, voués à la poubelle. C'est tellement habituel aujourd'hui qu'on ne voit aucun inconvénient à acheter des choses pour qu'elles soient jetées.

Et si on replaçait notre argent dans des objets durables, nobles, précieux, solides, qu'on gardera longtemps ?

2. Anticiper les taxes sur le poids des ordures

C'est un fait dans certaines agglomérations, ce sera sans doute le cas dans d'autres prochainement : on avance vers des taxes sur les ordures ménagères calculées au poids.

Plus vous jetez, plus vous payez. Encore une bonne raison de faire attention, non ?

3. Agir contre la pollution de l'air et des sols : penser à notre santé

En France, la plupart des déchets provenant du ramassage des ordures ménagères sont incinérés.

Saviez-vous que l'incinération des déchets est un facteur important de la pollution de l'air et des sols?

La substance incriminée est la dioxine. Évidemment, des normes encadrent tout cela, mais je vous laisse une capture d'écran de ma recherche internet, pour donner le ton....

Si vous ne l'avez pas vu, je vous invite à regarder le documentaire Trashed. Le sujet de la dioxine est particulièrement abordé dans ce film. Je vous préviens tout de suite, c'est effrayant.

La dioxine, rejetée par les incinérateurs, est un cancérigène avéré. Rejetée dans l'air, c'est aussi une substance sournoise puisqu’elle se dépose, en retombant, sur les terres agricoles qu'elle pollue de façon très très durable.

Contribuer à la réduction des déchets incinérés, c'est contribuer à la réduction de la dioxine, en tout cas, si nous sommes de plus en plus nombreux à suivre cette voie.

4. Soutenir les petits commerces

 Réduire ses déchets questionne nécessairement la façon dont on fait ses courses.

Acheter en vrac, apporter son contenant pour acheter des aliments "à la coupe", refuser les emballages inutiles, autant d'actions qui éloignent des grandes surfaces et favorisent les achats chez les petits commerçants de votre quartier.

Soutenir son maraîcher, son boulanger, son crémier, son épicier, sa boutique bio : c'est exactement ce que vous faites quand vous fuyez les grandes enseignes, et c'est très bon pour l'économie de votre quartier !

5. Être plus autonome

Quand on remplace le tout-jetable par des alternatives durables, quand on a les quelques ingrédients de base qui remplacent la multitude de produits ménagers et cosmétiques (somme tout pas très bons pour notre santé), on réalise qu'on passe moins de temps à courir au supermarché !

Réduire ses déchets, c'est aussi apprendre à réparer au lieu de jeter.

Si la société venait à se casser la figure (nous sommes de plus en plus nombreux à penser que la société court vers son effondrement), moins dépendre des grandes surfaces, faire pousser ses légumes, savoir fabriquer-réparer-réutiliser, mais aussi troquer, mutualiser, ne peut être qu'un point fort !

6. Influer sur la production industrielle

 " Quand on pense qu'il suffirait que les gens n'achètent plus de saloperies  pour que ça ne se vende pas!"... C'est Coluche qui le disait déjà si bien.

Concrètement, l'industrie passe son temps à essayer de nous persuader que tel ou tel produit nous est indispensable.

Notre pouvoir d'achat est toutefois un pouvoir réel. Aucune raison de commercialiser des cochonneries sur-emballées si personne ne les achète.

C'est à nous, citoyens, consommateurs, d'orienter notre choix vers ce qui nous semble plus juste, moins toxique.

Arrêtons de croire que l'industrie veut notre bien.

7. Esquiver la corvée de sortir les poubelles

Raison un peu légère, mais raison quand même de réduire ses déchets !

Sortir la poubelle, c'est le truc pénible pour tous...

8. Protéger notre santé

Globalement, la démarche zéro déchet nous amène à :

- mieux manger

- diminuer l'utilisation du plastique, dont l'impact sur la santé est mauvais (perturbateurs endocriniens, notamment)

-  diminuer l'utilisation de produits chimiques dans les cosmétiques et l'entretien. La peau absorbe moins de produits dangereux, on en respire moins aussi.

NB : Un article de Consoglobe sur les différents plastiques et les dangers du plastique alimentaire...

Alors, ça vaut le coup de s'emmerder, non ?