2 jours à la Halle aux sucres / Learning Center Ville Durable

Comme de nombreuses personnes engagées dans la démarche de transition, nous ressentons parfois le besoin de rencontrer des groupes, des associations, des collectifs, des familles, qui œuvrent dans le même sens que nous. Si le mouvement de transition est bel est bien en chemin sur le sol français, il s'agit d'une révolution silencieuse... noyée dans un discours médiatique qui privilégie la surconsommation, les crises, les manèges politiques et la barbarie. Mais, pour citer Loïc, un autre "transitionneur" qui se reconnaîtra, un arbre qui tombe fait plus de bruit qu'une forêt qui pousse ! Il faut parfois se détourner du vacarme et simplement ouvrir les yeux, changer de lunettes.

C'est un peu par hasard et sans croire vraiment que nous serions acceptés que nous nous sommes inscrits à un workshop organisé par Rob Hopkins au sein de la Halle aux sucres de Dunkerque, en tant que "porteurs de projet de transition", à savoir notre projet associatif "Ter(re)tous Transition". Notre inscription a bien été validée, et nous voici donc arrivés au D-Day, le 20 octobre. D'abord, nous nous familiarisons avec le lieu, la Halle aux sucres, et nous mesurons très vite son caractère exceptionnel : il s'agit d'un magnifique bâtiment, un Learning Center Ville Durable, qui mêle plusieurs espaces et fonctions - centre documentaire, expositions, centre de formation, espace de travail, auditorium....

 
 (L'entrée du bâtiment, vaste rampe encadrée de vitres sur lesquelles sont apposées des citations inspirantes / Exposition "Transitions en action" / Exposition "Villes Durables)

La journée de travail commence ensuite par un déjeuner convivial (et cohérent avec le lieu, façon zéro déchet) avec les autres groupes présents, Rob Hopkins et l'équipe de la Halle aux sucres.  Ambiance typique de ce genre de réunions : pas de hiérarchie, pas de protocole, tout le monde se tutoie et fait connaissance.
Le workshop à proprement parler commence ensuite ! Après un tour de parole pour que chacun présente son projet, ainsi que ses attentes relatives à la journée, plusieurs ateliers interactifs rythment l'après-midi. "Mapping" pour se situer les uns par rapport aux autres, questionnement sur la "santé" de notre projet et sur l'ancienneté de notre engagement. Puis autoformation à partir de cartes disponibles sur Transition France pour faire un retour réflexif sur l'état d'avancement et la cohérence de notre projet et les étapes qu'il nous reste à aborder. L'après-midi s'est terminé par un échange de questions et de pratiques très éclairant, toujours dans la joie et l'optimisme !
Je pense que chacun des participants est reparti avec le cerveau en ébullition !

Le workshop a été un très bon moyen de découvrir des projets que nous ne connaissions pas (ou très peu) dans les Hauts-de-France, de créer du lien entre les différents groupes, de prendre confiance dans la force que nous pourrions avoir en nous rassemblant.




Nous remercions chaleureusement Rob pour ses précieux conseils et sa sympathie, mais aussi Marnix Bonnike, directeur de la Halle aux sucres, un formidable interlocuteur pour nos projets, toute son équipe, ainsi que Kitty de Bruin, du réseau Transition France, qui a la ferme volonté de fédérer toutes les initiatives du territoire.

Dimanche 22, nous sommes retournés à la Halle aux sucres, mais en famille, cette fois ! C'est un autre événement qui avait aussi attiré notre attention : une conversation musicale entre Cyril Dion, réalisateur du film Demain (entre autres nombreuses casquettes) et François-René Duchâble, pianiste virtuose engagé.
DImanche des arts urbains Cyril Dion et François-René Duchâble

Les enfants ont pu participer à un atelier qui leur était dédié pendant que nous écoutions les textes toujours très justes et poétiques de Cyril Dion sur les notes endiablées de M. Duchâble, le tout ponctué d'échanges avec le public. 


Ce moment littéraire et musical nous a procuré beaucoup d'émotion ! La Halle aux sucres avait encore une fois très bien pensé les choses : un goûter et un petit marché bio nous attendaient à l'issue du spectacle.

Le week-end fut donc incroyablement nourrissant... Nous en ressortons regonflés à bloc du côté de la joie, de l'enthousiasme et de la conviction d'être sur la bonne voie. Nous retenons aussi le défi d'aller au-delà de "l'entre-soi", la nécessité aussi de se considérer tous comme appartenant au même groupe, malgré les différences sociales ou culturelles...

Monsieur Duchâble a eu un très beau lapsus lors de sa prise de parole avant le spectacle : il  parlé de "prendre confiance" avant de se corriger pour dire "prendre conscience". Je crois que cette langue qui a fourché ne l'a pas fait au hasard : s'il faut en effet prendre en premier lieu conscience de toutes les problématiques de notre société, il faut vraiment prendre confiance en nous. Nous avons tous le pouvoir d'agir, à notre échelle. Faire un petit pas à mille, à un million, dans le même sens, se sentir mobilisés car capables d'apporter notre pierre à cet édifice qui répondra à un imaginaire nouveau.

En parlant d'imaginaire, je vous laisse quelques photos de l'exposition temporaire sur les villes durables visible jusque janvier à la Halle aux sucres !





En tout cas, nous, les super héros de la transition, on les a trouvés :

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