Résilience ?

Résilience : 

A. − MÉCAN., PHYS. Résistance d'un matériau au choc. Coefficient de résilience. Il ne serait pas normal d'utiliser en carrosserie, en aviation, ou dans des pièces de machines, des bois qui n'auraient pas une résilience suffisante (Campredon, Bois, 1948, p. 459).
B. − ZOOL. ,,Capacité de reproduction d'une espèce animale inemployée en raison d'une ambiance hostile, mais susceptible d'une expansion soudaine si cette ambiance s'améliore.`` (Husson 1970). Les Cyprinidés ont parmi les Poissons une forte résilience en raison du grand nombre d'œufs qu'ils pondent (Husson1970).
C. − Au fig., rare. Force morale; qualité de quelqu'un qui ne se décourage pas, ne se laisse pas abattre. Dans ce deuil, une fois encore, elle étonna ses amis par son immédiate résilience (Maurois, Lélia, 1952, p. 469 ds Quem. DDL t. 22).


"La transition des castors" deviendra-t-elle "la résilience des castors" ?

Nous publions moins ici, pour des raisons assez diverses. Parmi les questions qui nous taraudent l'esprit, il y a celles-ci :

Est-il vraiment utile que nous ajoutions du contenu au contenu déjà immense du net ? Et en conséquence : notre contenu est-il pertinent ?

Eh oui. Internet est un gros consommateur. Alors inonder Internet, c'est polluer. Internet est notre point faible à tous, notre poison quotidien. (et nous vivons de nombreuses contradictions sur le sujet, que nous pourrions développer en trois parties de trois paragraphes...)

Nous ne publions plus beaucoup ici et pourtant...

Nous ne sommes pas redevenus de "gros" consommateurs pour autant. Certains changements sont réellement ancrés et nous ne saurions pas revenir en arrière. 

Si nous parlons moins des petites choses du quotidien, c'est que nous doutons aussi parfois de notre légitimité à le faire. Le but de notre démarche n'a jamais été d'attirer l'attention sur nos personnes, sur nos noms. Nous n'avons pas besoin de gonfler notre ego. Beaucoup de nos actions sont visibles ailleurs, chez d'autres...

Parler d'écologie nous renvoie aussi par ricochet, dès qu'on en fait un sujet de communication, une certaine pression de la perfection. Les sceptiques, les râleurs sont à l'affut de nos erreurs, de nos régressions, et c'est parfois pénible de se justifier. Et vous voulez un scoop ? Même au sein de notre couple on a tendance à se pointer du doigt sur certaines choses parce qu'on n'aurait pas fait comme notre partenaire, parce qu'on trouve qu'il s'est trop lâché, qu'il aurait pu éviter telle babiole en plastique ou faire un effort sur l'organisation des courses de la semaine.

C'est humain.

Aujourd'hui, pourtant, la mentalité de notre foyer a changé, c'est indéniable. 
En 2016, quand nous avons ouvert ce blog, nous avions envie de faire notre part et de donner des exemples simples pour faire bouger les lignes chez les autres. Nous pensions encore que si des millions de gens s'y mettaient, nous pouvions redresser la barre et "sauver" ce qui pouvait peut-être encore bien l'être.
En trois ans, nous avons pu constater que si les consciences s'éveillaient parmi les citoyens, il n'en était quasiment rien au niveau des chefs d’État et du pouvoir politique. Du greenwashing, quelques cacahuètes lancées pour nous donner quelque chose à rogner... et ménager la chèvre et le chou.
Le gros "déclic" vient plutôt d'une prise de conscience que l'effondrement de notre société occidentale était peut-être l'option des possibles numéro 1. 

Nous n'avons rien inventé. Toutefois, les propos liés à la collapsologie nous parlent, nous semblent sérieux. (Allez écouter Pablo Servigne à l'occasion si ce n'est pas déjà fait).
Alors plutôt que se demander comment on peut "sauver" la Terre, on a retrouvé une humilité plus grande qui nous amène à penser :
"OK, la société va partir en cacahuète et va connaître une crise sans précédent pour l'Occident. L'humain n'est pas prêt à changer, à amorcer le virage de lui-même. Bien. Avons-nous à manger si demain il y a pénurie dans les magasins ? Avons-nous accès à l'eau potable sans le réseau d'eau courante ? Avons nous la possibilité de nous chauffer ? Pourrons-nous nous déplacer si l'essence devient hors de prix ? Saurons-nous nous soigner si les pharmacies sont dévalisées ? Saurons-nous nous débrouiller sans électricité, sans internet ? Etc. .."
 On en vient alors à des constats effrayants : nous possédons bien peu de ce qui nous serait vraiment nécessaire en cas de crise, et nous sommes capables de bien peu pour nous débrouiller par nous-mêmes.

Alors, nous avons pris le parti de penser à cet "après" effrayant. Quand serons-nous confrontés à cette crise ? Dans 10 ans, 20 ans ? Personne n'a envie d'y penser. Non, personne. Parce que ça fait vraiment peur. Mais peut-on vraiment faire l'autruche ? 

Nous voici donc plongés, depuis quelques mois, dans une grande réflexion sur la résilience.

Si cet article est un peu brouillon, c'est parce que notre pensée l'est encore un peu. Néanmoins, nous avons repéré quelques grands axes de travail :

- Gérer la crise sur le moment : 

Cela suppose d'avoir un peu de temps devant soi et donc des réserves diverses (alimentaires, etc.) et des alternatives temporaires (en cas de panne d'électricité, de gaz...)
- Apprendre à faire :
C'est le moment d'acquérir des compétences de base qui pourraient nous être utiles. Connaître quelques utilisations de plantes médicinales, savoir bricoler, savoir rendre de l'eau potable, apprendre les rudiments du jardinage... Développer des compétences généralistes et identifier quelques points forts à travailler de façon plus approfondie. 

- Tisser du réseau :

Connaître des gens de confiance avec qui échanger des services, des biens, des savoir-faire, est une démarche utile et précieuse. Nous ne pourrons jamais tout apprendre seul. Le réseau est absolument nécessaire !


Je ne développerai pas plus le sujet dans cet article. Il y aurait tant à en dire... Et nous sommes si peu avancés en la matière !
Acheter en vrac et faire des tawashi avec des chaussettes, ça ne nous sauvera pas. Au mieux, ça nous permet de tisser du lien avec d'autres gens sensibles à l'écologie, ça nous permet de planter une petite graine de débrouille dans nos esprits consuméristes. Ce n'est pas pour autant qu'il faut s'arrêter de le faire. Ce sont des actions qui vont dans le "bon" sens. Et tisser du lien, apprendre à se débrouiller, ça contribuera d'une certaine manière à notre résilience.
Si vous voulez vous questionner sur votre niveau de résilience, n'hésitez pas à lire l'ouvrage d'Isabelle Brunet, qui aborde des points auxquels nous n'avions pas forcément pensé. (Même si le sujet est plutôt la crise courte que le changement durable de société).

Je vous conseille aussi cet épisode très intéressant de la websérie NEXT, sur la théorie de l'effondrement :




Alors, et vous ? L'effondrement ça vous parle ?

Restez-vous optimiste sur l'issue de cette crise écologique ? Nous prenez-vous pour des fous ?

Avez-vous commencé à apprendre de nouvelles choses pour vous préparer à une autre société ?




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